Martin,
dimanche dernier, au soir de votre troisième sacre aux
Mondiaux, vous nous confiiez que celui qui aurait gardé
le plus de jus entre Svendsen et vous, celui qui ne tomberait
pas malade l'emporterait. Visiblement vous avez respecté
votre programme à la lettre et vous voilà avec
ce globe de cristal tant désiré...
Oui, je n'ai pas été malade après Ruhpolding
et c'est moi qui l'emporte. Je suis extrêmement heureux
de ce succès. Tout s'est super bien passé et je
suis très fier de cette victoire.
Le
sprint de vendredi allait fatalement beaucoup compter. Vous
l'avez gagné, comment du coup avez-vous abordé
cette poursuite qui allait vraisemblablement vous sacrer ?
Avez-vous eu du mal à trouver le sommeil vendredi soir
?
Oui, je l'ai abordé comme une poursuite à
gagner. Fatalement, après le sprint de vendredi et
sans manquer de respect à mon adversaire, le gros globe
était gagné, c'était plié. C'était
donc beaucoup d'émotion aujourd'hui.
En
plus, que d'éléments positifs ce week-end !
A commencer par un tir retrouvé comme en atteste votre
19/20 ce samedi.
Oui, c'est aussi une des satisfactions du jour. J'ai fait
une superbe course de biathlon, une super course aussi pour
gagner car Arnd (Peiffer l'Allemand revenu fort sur lui, ndlr)
ne m'a pas laissé le choix. C'était une très
belle course, je me suis vraiment éclaté du
début à la fin. C'était génial.
Et
à skis, vous étiez à nouveau très
fort. Un an après les Mondiaux et votre premier titre
mondial, Khanty Mansiysk est-il en train de devenir votre
fief ?
J'aime bien cette piste. Elle m'a réussi mais ce
sont souvent des conditions difficiles. En plus, nous les
Français y avons souvent du mal en termes de glisse.
Vendredi, c'était d'ailleurs très compliqué
et c'est sûrement l'un des succès les plus aboutis
de ma carrière car je partais avec un très gros
handicap par rapport aux autres nations. Aujourd'hui, l'équipe
a été extraordinaire, a fourni un travail fantastique
et j'avais des skis pour l'emporter.
Vous
voilà en possession d'un gros globe de cristal, trois
"petits" (poursuite en 2010, sprint et poursuite
cette année) et quatre titres mondiaux (un en 2011,
trois cette année). Le tout à seulement 23 ans.
Après quoi allez-vous courir à présent
?
Évidemment un titre olympique ! C'est le seul qu'il
me manque à présent. Ce serait vraiment une
consécration. Et c'est en plus paradoxalement celui
que j'ai le plus envie d'aller chercher. Je ne sais pas si
ça me procurera la même émotion qu'aujourd'hui
car c'était grandiose. Je ne pensais pas que ce serait
si dur à gagner mais je ne pensais pas non plus que
ce serait si beau. Maintenant, je suis tourné vers
le titre olympique. Il y aura pour ça pas mal d'étapes,
beaucoup de choses à valider pour prétendre
à l'or. Je vais aussi essayer de me tester sur le ski
de fond pour rester motivé, pour tenter de nouveaux
défis et progresser.
En
attendant, c'est l'heure de savourer, une fête est-elle
prévue en Sibérie ?
Ah non, on est perfectionniste (rires). Il reste une course
dimanche, la mass start. On sortira dimanche soir, tout ce
qu'on n'a pu faire durant l'hiver.
|